🎵 2022-03-21 23:35:00 – Paris/.
Gagnant d’un Grammy et d’un Latin Grammy La dernière chanson du rappeur portoricain Residente, « This is Not America », est un hymne pour les personnes qui comprennent que l’impérialisme et l’immigration forcée ne peuvent être séparés des problèmes environnementaux.
Les crises sociales et environnementales sont présentées avec un réalisme sanglant tout au long du clip vidéo, actuellement en 11e position pour la musique sur YouTube. « This is Not America », mettant en vedette le duo cubain afro-français Ibeyi, s’attaque à la brutalité policière ainsi qu’à la pollution des industries extractives environnementales qui forcent les communautés autochtones d’Amérique latine à quitter leurs terres ancestrales.
“Aquí estamos, siempre estamos. Pas de nos fuimos, pas de nos vamos. Aquí estamos pa’ que te recuerdes. Si quieres, mi machette te muerde », dit le chœur. « Nous y sommes, nous le sommes toujours. Nous ne sommes pas partis, nous ne partirons pas. Nous y sommes, pour que vous vous souveniez. Et si tu veux, ma machette te mordra.
De nombreuses chansons anti-impérialistes de Residente mentionnent des machettes, peut-être un lien avec sa critique constante du statut de Porto Rico en tant que colonie américaine, quelque chose dont il a discuté dans des interviews après l’ouragan Maria en 2017. Sa musique rappelle qu’avoir une identité caribéenne, avoir un Identité latino-américaine, vient avec beaucoup de bagages.
« Desde hace rato, cuando ustedes llegaron, ya estaban las huellas de nuestros zapatos », rappe Residente. « Pendant un moment avant votre arrivée, l’empreinte de nos chaussures était déjà là. »
« L’Amérique n’est pas seulement le papa des États-Unis, c’est de la Terre de Feu au Canada. »
La vidéo s’ouvre sur une ode à Lolita Lebrón, membre du parti nationaliste portoricain qui a tiré avec un pistolet lors d’une réunion de la Chambre des représentants le 1er mars 1954, aux côtés d’autres nationalistes appelant à l’indépendance de Porto Rico. Son attaque contre l’instance dirigeante est survenue quelques années seulement après le soulèvement d’El Grito de Jayuya, ou le soulèvement de Jayuya de 1950, une révolte contre l’impérialisme américain dans la ville de Jayuya et dans plusieurs autres villes de l’île. Le défunt Lebrón est maintenant un héros de gauche.
Dans la vidéo, une actrice représentant Lebrón tire en l’air et les policiers à proximité commencent à courir vers elle.
Ce qui suit sont des scènes de protestations contre des policiers lourdement armés, des personnes séparées de force (y compris une mère qui allaite son enfant à travers une clôture) et ce qui ressemble à des étudiants alignés avec des balles dans la tête. La toile de fond présente des rythmes de bomba, un style de musique afro-portoricain qui symbolise souvent la résistance contre l’oppression et a été un puissant outil d’expression lors des manifestations Black Lives Matter de 2020.
Dans une scène, un enfant autochtone est assis sur une tour de conteneurs de restauration rapide de style McDonalds ; d’autres plans montrent des enfants autochtones sur des tas de tasses à café jetables et d’emballages Amazon. Un homme aux traits eurocentriques en costume mange un steak avec un verre de vin rouge. Après avoir pris une bouchée, il se tourne pour s’essuyer le visage avec un grand drapeau brésilien sous le regard d’un autre enfant autochtone.
La scène du steak et du drapeau est la référence la moins subtile de la vidéo à la justice climatique et aux droits des Autochtones. Je l’ai interprété comme un clin d’œil aux politiques socialement et écologiquement destructrices du président brésilien Jair Bolsonaro. Lorsque l’homme s’est essuyé le visage, j’ai cru un instant que je regardais Bolsonaro lui-même.
Sous la direction de Bolsonaro, des millions d’hectares de la forêt amazonienne ont été incendiés et défrichés illégalement pour le bétail et les cultures – les principaux produits d’exportation du pays – en quelques années seulement. Les défenseurs indigènes de la forêt et leurs alliés qui travaillent avec eux sont souvent déplacés et même assassinés afin qu’il y ait plus de terres pour la production agricole. En 2021, la commission sénatoriale brésilienne a rédigé un projet accusant Bolsonaro de crimes contre l’humanité, dont le génocide. Il a dit clairement à maintes reprises que peu importe que des personnes soient déplacées et que l’environnement soit détruit, tant que les industries réalisent des bénéfices.
« This Is Not America » est une condamnation percutante et graphique de la cupidité sans entrave des entreprises et de la cruauté de ceux qui sont au pouvoir. C’est aussi un avertissement que de nombreuses victimes ripostent.
Residente nous rappelle qu’il y a des victimes de l’impérialisme moderne. Ce n’est pas parce qu’il ne ressemble pas à des navires arrivant sur les côtes d’une terre soi-disant inconnue que l’impérialisme appartient au é. Residente nous dit que c’est arrivé alors, et que ça se e maintenant.
Les États-Unis et d’autres pays riches sous-traitent nos déchets et notre pollution à des communautés vulnérables. La dévastation de longue durée qui s’ensuit est plus facile à ignorer si nous ne savons pas où se trouvent les corps – et cette vidéo vise à mettre ces cadavres au premier plan. Cela se termine par la disposition des corps pour former le mot «Amérique».
SOURCE : Reviews News
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