🍿 2022-09-28 10:38:04 – Paris/.
La première scène de ‘Athéna’ vous laissera sans voix. Le film réalisé par Romain Gavras a débarqué parmi les films Netflix avec beaucoup moins de fanfare que d’autres titres comme « Blonde », mais l’ignorer serait une erreur : c’est l’un des meilleurs films de l’année sortis sur la plateforme et, en plus , , nous offre une scène d’ouverture impressionnante qui compte déjà parmi les meilleurs plans séquences de l’histoire du cinéma. Pour quelque chose, dans sa critique de ‘Atenea’ du Festival de Venise, Manu Yáñez a souligné que ce début est une « déclaration d’intention claire d’un cinéaste prêt à bousculer les étals ». Ou, maintenant, le salon.
Tout commence par un gros plan sur Abdel (Dali Benssalah), un militaire français que l’on suit en conférence de presse où il révèle que son frère de treize ans, Idir, a été tué par la police. Il assure que les autorités vont rechercher les responsables, bien qu’ils ne semblent pas identifiables dans la vidéo du moment qui est devenue virale et a enragé le pays. Le plan s’ouvre enfin et on voit les médias se presser autour d’eux, mais la caméra survole leurs têtes vers un groupe de jeunes entassés en arrière-plan, et surtout vers le visage sérieux de Karim (Sami Slimane), un autre de l’adolescent décédé frères. La caméra se baisse vers ses mains et on voit qu’il prépare un cocktail Molotov, qu’il lance dans la foule et déchaîne le chaos dans la salle..
Avec une chorégraphie absolument géniale, la caméra continue d’enregistrer sans avoir coupé une seule seconde tandis que les dizaines de jeunes prennent d’assaut le commissariat et s’emparent des armes, ainsi que d’un fourgon de police qu’ils utilisent pour s’enfuir vers la barricade qu’ils ont érigée en leur quartier, Atenea . La guerre a commencé dans ce quartier de la banlieue pauvre de Paris. De manière presque miraculeuse, la caméra a réussi à se déplacer avec les protagonistes du commissariat à l’intérieur du véhicule, et de là à l’intérieur du complexe immobilier. habitée majoritairement par des immigrés lassés des mauvais traitements des autorités et institutions françaises.
La caméra suit Karim alors qu’il organise les « troupes » et la séquence se termine, après onze minutes intenses sans coupures, par un plan aérien absolument épique.
Netflix
En plus d’un spectacle de force technique et d’invention visuelle, la première séquence de ‘Atenea’ nous offre toute une leçon de narration cinématographique. En quelques minutes, le film nous présente les deux personnages centraux, qui sont deux frères qui partagent la tragédie mais diffèrent dans la façon d’agir face à elle, nous place dans l’espace où toute l’histoire va se dérouler (le quartier d’Atenea) et donne le ton et le style visuel que l’histoire aura. Il ne s’agit pas d’un plan-séquence typique dont la seule fonction est de nous laisser sans voix, mais il sert plutôt un but dans l’histoire et profite de tous ses outils pour servir d’introduction parfaite à ce qui est à venir.
Pour le réalisateur Romain Gavras, c’était aussi une façon de capter l’attention du public diffusion. « C’est la première fois que je fais un film pour une plateforme et pour Netflix en particulier. Et quand on écrivait avec Ladj Ly [coguionista y productor] Nous pensions qu’il fallait commencer très fort parce que même quand je regarde un film Netflix, si ce n’est pas intéressant dans les cinq premières minutes, je m’en vais. »a-t-il déclaré dans une interview avec Vulture, reconnaissant que « lorsque vous faites un film théâtral, vous pouvez prendre votre temps car les gens ne commenceront pas à partir avant dix ou quinze minutes ».
Pourtant, difficile de croire qu’un effort aussi titanesque n’ait été dû qu’à la volonté d’attraper le public depuis le salon. En réalité, l’histoire, qui est essentiellement une tragédie grecque entre frères et en pleine guerre, appelle l’épopée et la solennité que ce premier plan apporte. Le réalisateur a cité des titres tels que « I Am Cuba » de Mikhail Kalatozov et « War and Peace » de Sergei Bondarchuk à « Star Wars » et « Citizen Kane » comme influences pour le film, et compare Karim organisant la révolution à Russell Crowe dans Russell Crowe’s ‘Gladiateur’ (via Vautour). L’influence du style de Ly, directeur du célèbre ‘Les Misérables’, est également appréciée. En fait, ces jeunes sur les barricades d’un quartier pauvre de Paris pourraient bien être les rebelles du roman de Victor Hugo au XXIe siècle.
Netflix
Au final, le secret de la réussite de cet incroyable coup d’ouverture était de répéter, répéter, répéter. Pas de triche ni de carton. Le premier assistant réalisateur Amin Harfouch explique dans Vulture : « La difficulté était de tout chorégraphier et de faire en sorte que tout paraisse le plus naturel possible, une parfaite symbiose de tous les métiers : acteurs, figurants, doubles, effets spéciaux, caméra. La synergie devait être parfaite. Et pour cela il n’y a pas de secret, il faut répéter, répéter et répéter. Rigueur et discipline étaient les maîtres mots. »
Les résultats sont visibles par tous et sont disponibles à partir du 23 septembre sur Netflix. ‘Athena’ est un film essentiel. Comme Yáñez l’a souligné dans sa critique : « Avec un pied dans l’esthétique pop-vérité et l’autre dans la tragédie grecque, Gavras et Ly créent une œuvre bouleversante qui e les tensions sociales de la contemporaine à travers une loupe sensorielle et immersive.« . Un chaos maîtrisé qui nous plonge dans un voyage où les possibilités visuelles et narratives du cinéma semblent plus excitantes que jamais.
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Mireia Mullor
SOURCE : Reviews News
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